9 sur l’échelle de Richter

Le 26 décembre dernier, l’énergie concentrée au cœur de notre planète s’est libérée sous la forme d’un puissant tremblement de terre au large de l’île de Sumatra, provoquant un terrible tsunami. Les médias du monde entier ont alors fait savoir que le séisme avait atteint le degré 9 sur l’échelle ouverte de Richter. Explications.


D.R.

Depuis l’Antiquité, les hommes essaient de comprendre les séismes afin de pouvoir prévenir leurs terribles effets dévastateurs. Soit d’une manière probabiliste, en recensant les catastrophes historiques, ce qui permet alors d’évaluer les zones à risques ; soit de manière déterministe, en identifiant les signes précurseurs de chaque séisme. En réalité, une fois l’approche probabiliste effectuée, une approche déterministe devient nécessaire pour comprendre les causes du séisme. C’est pour cette raison que l’observation et la mesure des séismes sont primordiales dans le cadre de toute action de prévention.

Des échelles de mesure différentes

Pour mesurer et observer les séismes, différentes échelles de mesure ont été progressivement élaborée. Tout d’abord, les échelles dites d’intensité sont basées sur les seuls témoignages des populations touchées par les séismes. Ainsi, les échelles de Rossi (1880) ou bien de Mercalli (1902) mesurent la gravité des dégâts observés par les populations et attribuent une intensité au séisme. On peut citer également l’échelle MSK, du nom de Medvedev, Sponheuer et Karnik, les trois sismologues européens qui l’ont créée en 1964. Elle possède 12 degrés d’intensité, correspondant chacun à un niveau de destruction. Le degré 1 correspond aux secousses les plus faibles, à peine ressenties par la population, alors que le degré 12 signifie que tous les bâtiments ont été détruits. Une échelle d’intensité est donc très localisée et permet aux géophysiciens d’établir des cartes isoséistes sur lesquelles ils repèrent les zones d’égale intensité. A partir de cette carte, les scientifiques peuvent localiser l’épicentre du séisme.

La magnitude

En 1935, le géophysicien américain Charles Francis Richter, du California Institute of Technology, introduit la notion de magnitude d’un séisme. Il s’agit cette fois de mesurer l’amplitude des vibrations sismiques effectuée grâce à un sismographe. La magnitude d’un séisme est le résultat d’une mesure effectuée à 100 km de l’épicentre par rapport à une amplitude de référence mesurée localement. La magnitude est ensuite reportée sur l’échelle dite de Richter graduée de 1 à 9. Cette échelle est logarithmique, ce qui signifie qu’entre 2 graduations, 7 et 8 par exemple, les amplitudes sismiques sont multipliées par 10 alors qu’entre 6 et 8, ces mêmes amplitudes sont multipliées par 100.

A l’origine, Richter a créé cette échelle pour mesurer les séismes californiens, c’est pourquoi elle est graduée jusqu’à 9, car le géophysicien imaginait qu’il s’agissait de la magnitude maximale susceptible d’être atteinte par les séismes survenant dans cette région. Cependant, la magnitude est une mesure physique, l’échelle de Richter n’a donc pas de limite véritable, c’est pour cette raison que l’on dit qu’elle est ouverte. Ainsi, le séisme le plus puissant jamais enregistré a eu lieu le 22 mai 1960 au Chili, avec une magnitude de 9.5.

Une échelle de comparaison locale

Deux séismes ne sont pas comparables sur une même échelle d’intensité, mais on peine également à les comparer sur l’échelle de Richter. En effet, la valeur de la magnitude est définie par rapport à une valeur de référence locale, ce qui implique que l’échelle de Richter n’est rien d’autre qu’une mesure de magnitude locale. Cependant, le fait qu’une valeur unique sur l’échelle de Richter caractérise un séisme et que cette valeur nous donne une bonne idée de l’ampleur du phénomène à l’origine du séisme, tout cela incite les médias à donner systématiquement sa magnitude sur l’échelle ouverte de Richter car le grand public possède désormais les repères relatifs à cette échelle.



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Le 31 mars 2005

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